Donnez du corps à votre créativité

Comment une pratique corporelle
peut-elle m’aider ?

Mon expérience personnelle m’a montré qu’il n’est pas de chemin qui ne passe par le corps. Non seulement il porte l’empreinte de mon histoire, mais tout mon être au monde s’exprime à travers lui. Mes émotions, mes pensées, mes désirs… Tout ce qui me meut, m’émeut prend source dans mon corps. La Gestalt considère que la séparation entre soma et psyché est artificielle et trompeuse. Exister, c’est d’abord exister comme corps : corps en mouvement, corps en action, corps pensant, corps sentant. Nos émotions, nos pensées, nos désirs prennent source dans notre corps. Tout notre être en définitive se déploie à partir d’un être-corps, qui lui donne forme et structure.

Investir et habiter son corps

Se limiter à travailler sur la psyché n’a donc pas de sens. En psychothérapie, pour se dire, nous devons apprendre à laisser parler le corps. Sans quoi nous en restons à nous commenter, nous raconter, avec toujours le risque d’être à côté, jamais tout à fait juste. Car la seule parole qui soit vraiment juste, c’est celle qui s’enracine dans le corps. C’est la source, c’est là que tout se noue et se dénoue.

Or, le corps est un problème pour beaucoup d’entre ceux qui viennent en psychothérapie. Quand ils ne sont pas engagés dans une relation conflictuelle avec leur corps physique, qui concentre tout leur mal-être, source de maladies, de douleur, d’angoisses, de frustrations, voire de dégoût, ils en sont carrément coupés, au point de devenir incapables d’en percevoir le moindre signe. Leur corps n’est pas muet pour autant : ce sont eux qui sont devenus sourds. D’autres ont fabriqué avec leur corps une cuirasse qui les tient et derrière lesquelles ils survivent, comme replié en eux, respirant à peine, comprimé dans le peu d’espace qui reste. La plupart ont littéralement déserté leur corps et vivent comme des étrangers dans leur propre maison, confinés à la cave, au grenier, dormant sur le pas de la porte, en attendant que quelqu’un vienne les délivrer.

Le drame vient du fait que nous nous vivons comme séparés de notre corps, et par là de nous-mêmes. Nous croyons que nous avons un corps, comme on possède un vélo ou un compte en banque, un capital, une voiture, un ordinateur. C’est souvent comme cela qu’on se le représente, comme une machine. Nous nous éreintons à l’entraîner en le mettant à l’épreuve dans les salles de sport, pour en modeler l’apparence de telle sorte qu’il réponde aux exigences esthétiques et de performance auxquels nous nous soumettons. Il nous rend des services, mais dans le fond les plaisirs qu’il nous procure sont fugaces, il ne suit pas toujours notre volonté, et ce n’est qu’une source d’ennuis. Résultat : nous perdons le sens de qui nous sommes. Nous croyons être actifs, alors qu’en fait nous nous agitons dans tous les sens comme des herbes folles, sans racines et sans nous donner une vraie direction. Nous nous croyons libres de nos mouvements, mais en réalité nous marchons à côté de nous-même, nos mouvements sont mécaniques, programmés d’avance, comme des automates, limités à une gamme très restreinte.

Se centrer pour rayonner

Ce rapport conflictuel, clivé, à notre corps fait que nous ne nous appartenons plus. Nous vivons comme des exilés, repliés dans nos pensées, notre mental, coupés de notre source d’énergie vitale, enfermés dans le ressentiment ou la nostalgie, entre une vie qui n’est plus et une autre toujours à venir, avec le sentiment que quelque chose nous fait défaut, toujours, que rien ne peut nous satisfaire pleinement, ni dans le travail, ni dans la réussite sociale, ni dans les relations amoureuses. On se rêve ailleurs, et quand on y est, on est déjà plus loin. On est là avec nos valises, à attendre le prochain train qui voudra bien nous emmener on ne sait où – en se jurant que c’est le bon cette fois. On fait des plans, on prend des résolutions qu’on ne tient jamais. On fait des projets qui nous donne l’illusion de suivre une trajectoire. On rencontre enfin quelqu’un qui pourrait nous aider, être un appui, mais on continue d’attendre encore et toujours, un autre, mieux. On se sent dans la solitude et le vide même quand on est en compagnie, incapable de vivre l’intimité – comment sentir la présence de l’autre si on reste absent à la sienne ? On aimerait être quelqu’un d’autre, ou simplement quelqu’un. Mais qui ?

Bien sûr, nous ne sommes pas dupes. Nous savons bien que la réponse aux questions qui nous travaillent en souterrain, qui nous sommes, où nous allons, quel est le sens du chemin, ne sont ni sur la toile, ni dans les étoiles. Nous savons bien que ce que nous cherchons obstinément sans savoir quoi, personne ne va nous le donner, qu’il est inutile de travailler comme des fous ou de gagner beaucoup d’argent, de cumuler des diplômes ou des stages de développement personnel, de devenir les champions de méditation transcendantale : et pourtant on ne peut s’empêcher d’y croire, de chercher, d’attendre… Et la vie passe, ou plutôt et nous regardons notre vie passer.
Rien d’étonnant et de malsain en soi que de chercher en dehors de soi, dans notre environnement le reflet notre être : ne dit-on pas que notre être se déploie à travers notre être-au-monde ? Mais on s’attache au reflet, et on ne voit plus rien. Le mouvement naturel de chercher dans le monde le sens de qui nous sommes est faussé, entravé de projections, de croyances qui font que nous nous perdons en conjectures, nous perdons le fil, nous ne nous y retrouvons pas. Or pour toucher quelque chose de la réalité de notre ex-istence, la sentir vraiment, il faut pouvoir faire demi-tour et revenir à soi : avant de nous projeter dans le monde, nous devons d’abord nous centrer, nous ancrer et reprendre racine en nous. Et notre centre, notre terre d’ancrage, notre source n’est pas dans nos pensées : c’est notre corps – le corps que nous sommes. Cela commence là. Car c’est de là comme une fleur, que nous pourrons nous ouvrir pleinement, nous épanouir et rayonner de tout notre feu.

La porte d’entrée de notre être

Investir et habiter son corps n’est pas une idée, un symbole. C’est tangible, physique. Cela a un poids, de la consistance, du volume. C’est en retrouvant contact avec nos pieds, notre bassin, notre ventre, notre cœur qui bat. Sous nos doigts. À fleur de peau. C’est pourquoi ma pratique est très axée sur l’ancrage physique et le développement de la conscience corporelle dans toutes ses dimensions. Rien à voir cependant avec un entraînement sportif. Il s’agit moins d’un travail sur le corps, comme un sportif à l’entrainement cherche à augmenter ses performances, ou un scientifique qui en ferait un objet d’études, qu’à partir du corps. D’une certaine façon, c’est un saut, une véritable descente, où nous sommes invités à lâcher les commandes de la « tour de contrôle » du mental, pour nous mettre à l’écoute, de façon curieuse et sans a priori de tout ce qui émane de notre corps-sensations. Et plus on se met à l’écoute de nos sensations, vibrations, plus nous avons une chance de toucher quelque chose de notre vérité la plus nue, le cœur de notre être.

Plutôt que de corps, nous devrions plutôt parler de corporalité. Car le corps dont il question ici n’est pas seulement l’assemblage complexe d’organes aux fonctions diverses irrigués par le cœur et commandés par le système nerveux central, qu’il faudrait veiller à maintenir en bonne santé et en bon fonctionnement. Cette approche bio-mécanique du corps réduit le corps à l’état de machine, sans intelligence. Elle nous barre l’accès à une dimension plus profonde de nous-mêmes : la corporalité, c’est-à-dire notre être-corps, espace primordial, où se manifestation de notre être véritable. Le corps n’est pas seulement l’abri de l’âme : il en est la manifestation tangible. C’est pourquoi toute exploration de soi doit suivre le chemin du corps.

Réappropriation et mouvements de contact

Pour aider à la réappropriation de qui nous sommes, je m’appuie sur le souffle, sur différentes formes de méditation et de visualisation. Bien centré et ancré, connecté, je peux alors partir dans l’exploration de mon être-au-monde. Pour explorer la façon dont j’entre en contact avec l’environnement et m’y déploie, le chemin passe par la mobilisation dans l’espace, l’exploration du mouvement dansé et des processus corporels tels que ceux mis au point par les Gestalt-thérapeutes Claudia Gaulé, André Diwine, et Marie-José de Aguiar, en particulier à partir des travaux des Américains James Kepner (la réappropriation) et Ruella Frank, autour des dynamiques de contact.

James Kepner, comme d’autres psychothérapeutes ces dernières décennies, a mis en évidence la façon dont le corps est amené parfois à absorber le stress traumatique quand celui-ci est trop fort pour être régulé par la personne. Si celui-ci ne peut pour une raison ou pour une autre être évacué, et l’expérience assimilée, il se fixe profondément sous forme de tensions, crispations, fixités, qui, finissent par transformer sa structure physique et psychique. L’expérience traumatique n’étant pas assimilée,elle va continuer d’agir en souterrain. La personne voit se répéter dans sa vie des situations qui réactualisent la situation traumatique originelle : elle multiplie les échecs amoureux, se fait maltraiter au travail comme dans sa vie affective, n’arrive pas à mobiliser son énergie pour réaliser ce qui lui tient à cœur… Cette propension à réactualiser de façon non consciente et compulsive les situations de traumas, les « Gestalt inachevées », ainsi qu’on les appellent, n’est pas du masochisme, mais en réalité une tentative de s’en libérer, d’y mettre un terme, d’arriver à une résolution. En amenant la personne à remettre du mouvement et de la conscience dans les parties de son corps chargées et figées, elle est amenée à recontacter la situation initiale, la vivre pour de bon d’une certaine façon, la retraverser, mais sans le danger de mort qui existait alors, dans la sécurité de la relation thérapeutique, de telle sorte qu’elle peut maintenant se la réapproprier peu à peu comme un épisode de son histoire, pour l’assimiler et l’intégrer complètement, et retrouver ainsi sa pleine intégrité, son unité. Résoudre une Gestalt inachevée, se réapproprier un pan de son histoire est une expérience physique. L’abandon de tensions physiques devenues sans objet, la remise en mouvement de fixités corporelles, font que la personne gagne en souplesse, retrouve une liberté et une fluidité de mouvement observables, mais aussi l’un étant indissociable de l’autre, dans sa façon de conduire sa vie, de se regarder, d’exister dans la relation à l’autre, de mobiliser sa saine agressivité pour se défendre d’une agression ou mener à bien ses projets, faire des choix de vie, se développer…

Les mouvements de contact mis en évidence par Ruella Frank, fondatrice du Center for Somatic Studies, à New-York, pionnière dans la prise en compte du corps en thérapie résultent de l’observation qu’a fait celle-ci dans son cabinet de la relation entre de très jeunes enfants et leur mère. Elle a mis en évidence six schèmes de mouvement primordiaux universels qui, enchaînés, forment comme un continuum de mouvement : lâcher-prise, s’appuyer sur, aller-vers, attraper, tirer à soi, laisser partir… Ces mouvements de contact primordiaux n’appartiennent pas aux seuls enfants, ils sont les nôtres tout au long de notre vie. Observer les enfants se mouvoir, interagir avec leur environnement nous permet de les appréhender dans leur forme la plus spontanée et naturelle. En grandissant, selon que l’environnement est stimulant, soutenant, contenant, ou au contraire rigide, inconsistant, ou sans répondant… ils se figent, se déforment. L’observation fine de la manière dont notre corps d’adulte s’organise est riche d’enseignement sur la façon dont notre histoire s’est comme imprimée, calcifiée dans nos muscles, organes. Tout dans notre posture, la façon dont nous prenons appui sur notre environnement, pour aller vers lui, y saisir ce dont on a besoin, pour le mener à soi, se l’approprier, et le laisser partir quand nous avons envie de passer à autre chose, parle de notre vérité de façon parfois plus parlante que les mots qui sortent de notre bouche…

Les processus corporels, mouvement de contact et réappropriation m’ont été transmis par les Gestalt-thérapeutes Claudia Gaulé, André Diwine et Marie-José de Aguiar (formation Acorpsdense, au sein de l’ADAT, Paris, http://www.adat.fr), enseignement également inspiré par d’autres précurseurs, comme Winnicott, Melanie Klein, Anzieu…

Retrouver l’état d’enfance pour grandir

Quand on est dans une dynamique de changement, en quête de sens, de trouver sa place dans le monde, de ne plus se contenter de rêver sa vie, mais la vivre enfin pleinement, de se mettre en chemin pour de bon, de nourrir des relations saines avec les autres, sa famille, son conjoint, le travail sur les processus corporels est riche de perspectives. Une belle aventure à la rencontre de soi et du monde qui permet de (re)gagner quelque chose de la spontanéité de l’enfant que nous étions, de son désir. Retrouver l’état d’enfance, de confiance pure, de joie sans mélange, ce n’est pas régresser, bien au contraire : c’est grandir. Car notre part d’enfance, c’est aussi notre part la plus sage, la plus vivante. Cela demande du courage d’aller à la rencontre de son enfance intérieure, souvent en état d’abandon, couverte de fardeaux qui l’entravent… Cela demande de faire face à tout ce qui a été tu et qui ne demande qu’à être entendu. Mais quelle libération quand enfin nous nous le réapproprions. Enfin nous pouvons toucher quelque chose de ce sentiment de plénitude et d’unité quand nous le réintégrons. Car avec cette part d’enfance en nous porte les qualités naturelles qui sont notre bien commun, de nouveau disponible : elles constituent notre véritable fond, notre trésor, le Sésame-ouvre-tout de nos rêves : à commencer par la capacité de nous abandonner dans la confiance, de nous émerveiller de tout, mais aussi le courage d’aller vers l’inconnu avec peur et avec joie, de déployer notre puissance autour de nous, comme la compassion et la tendresse envers notre vulnérabilité, de mordre avec plaisir dans les beaux fruits qui s’offrent à nous, de nous réjouir du contact et de la rencontre, de créer des liens qui ne soient pas des attaches, et de faire de la solitude un royaume et pas une tour d’ivoire… Se réapproprier son corps, l’état d’enfance en soi, c’est faire un avec soi, faire un avec la vie même.

Développer sa créativité

Ma pratique se nourrit également des enseignements reçus au cours de mon parcours personnel, que ce soit autour du toucher (Sensitive Gestalt Massage, auquel je me suis formé), du mouvement (en particulier la danse libre que je pratique depuis 2007, et maintenant aussi Open Floor, méthode globale d’exploration par le mouvement qui conjugue différents points d’ancrage physique, émotionnel, mais aussi relationnel, et spirituel – comme forme de méditation, mise au point par la Gestalt-thérapeute Andrea Juhan), mais aussi le jeu théâtral, le masque neutre et le clown, les arts énergétiques auxquels j’ai été initiés, et la méditation (dans la tradition de Chögyam Trungpa, tel qu’enseigné à l’école Shambhala, et par Fabrice Midal au sein de l’École occidentale de la méditation, dont je suis les enseignements depuis 2005). À toutes ces approches j’ajouterai ma pratique du Wutao – avec Cécile Bercegeay –, discipline qui délie et défroisse le corps, et permet de retrouver un axe mobile et libre, mais aussi du chant lyrique – avec Francine Romain depuis 2010 –, du théâtre – avec Delphine Eliet et avec Rosine Rochette –, dans des approches qui mettent le corps au centre du processus de création… Je peux également proposer des exercices d’expression artistique, pour aider à la compréhension de ce qui se manifeste en soi, toujours connecté au corps, ancré, en dessin et peinture (masque, expression libre, mandala…), en théâtre (mise en espace, improvisation…), en danse, écriture, avec la voix chantée…, ou autour de la poésie, de la philosophie ou encore des jeux de développement personnel (tarots Osho, Jeu de la transformation ou encore Horaklès…)…

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