Carte du tendre 3 : être capitaine de son âme

Apollon Le prochain stage pour hommes Carte du tendre est placé sous le signe du roi. En dehors de l’amitié, une des grandes qualités que nous enseigne l’archétype du roi est la « souveraineté » : la capacité que nous avons de prendre notre destinée en mains, d’être capitaine de son cœur et de son âme, maître de ses choix, décider de sa vie librement. Mais qu’entend-on par « souveraineté » exactement ?

 

Soyons l’astre de notre existence, rayonnons !

Il y a souvent des malentendus fâcheux quand on parle de souveraineté… comme de domination sur les autres et sur le monde, de violence. Mais la véritable souveraineté est d’un autre registre. En réfléchissant au sens de ce mot, j’ai pensé à ces sculptures grecques qui sont bien plus que de simples représentations des dieux Poséidon et Apollon, mais de véritables manifestations du divin, si vivantes dans leur présence vibrante, si charnelles donc si humaines dans la façon dont elles semblent célébrer la beauté du corps incarné. Mais quel est donc le secret des Grecs pour donner vie ainsi à la pierre ? Ne nous montrent-elles pas ce qu’est être souverain : ce n’est pas exercer sa suprématie sur les autres, c’est être pleinement incarné, et rayonner comme un soleil. Regardez comme Poséidon ou Apollon resplendissent. Tout leur être irradie, ouvert, comme de magnifiques athlètes au sommet de leur art. Narcissisme ? Oui, sans doute, comme est narcissique l’astre solaire. Soyons l’astre de notre existence, rayonnons ! nous dit le souverain Roi.

Nous qui sommes devenus des génies de l’introspection, confinés dans nos grottes et cavernes, ternes, nous sommes devenus absents au monde, nous vivons cachés, nous attendons que la vie nous arrive, plutôt que de la créer, nous prenons des masques, des fonctions, des rôles, en gardant dans le secret nos rêves comme des trésors qui ne servent à rien. Le roi nous invite à ouvrir tous nos coffres secrets et à tout déballer, à répandre nos ors et à brûler nos ombres à la lumière du grand jour.

 

Qu’attendons-nous pour
manifester le dieu en nous ?

Le roi souverain nous invite à être fiers de notre sexe d’homme. A ne pas avoir peur d’être d’abord et avant tout charnels. La souveraineté pleinement incarnée dégage un sentiment de plénitude et de puissance tranquille, qui semble ne manquer de rien et n’avoir rien à prouver à personne, ne dépendre d’aucune validation, reconnaissance. C’est que le souverain n’a pas peur du regard qui se pose sur lui, pas peur d’être jugé. C’est drôle comment ces corps nus puissamment masculins, se montrent puissants sans jamais être violents, dans une nudité qui n’est jamais impudique. Leur corps ouvert semble manifester leur être tout entier. Des dieux incarnés. Qu’attendons-nous pour manifester à notre tour le dieu en nous ? Nous qui sommes tellement habitués à nous observer sans cesse, nous traquer dans le moindre de nos gestes, nous nourrissons en nous des parts critiques et sceptiques qui sont le principal obstacle à notre souveraineté.

Comment serions-nous des rois souverains si nous choisissons de donner droit au critique, au juge et au sceptique. Notre critique intérieur nous pousse au repli stratégique, au calcul, au rejet, il se méfie de tout ce qui brille, donc il change tout or en plomb, il peint tout en gris terne, il met tout à distance, cherchent la faille chez l’autre pour éviter de sentir l’abîme en soi. Comme lui le sceptique est arrogant, il ne croit en rien qui brille, car pour lui tout est faux, il ne sait pas reconnaître le vrai or. Du coup il est piégé par l’ombre, le factice, qui semble toujours plus vrai que le vrai. Et que penser de nos parts qui ont tant manquées d’être regardées et qui attendent fébrilement un regard qui enfin va effacer le sentiment d’illégitimité qui les ronge, de ne pas être à la hauteur, de manquer de tout…

 

 Déjouer les ombres limitantes pour accéder à notre puissance créatrice

Nous en voulons à nos pères de ne pas avoir été des rois souverains pour nous. Ils nous ont laissé exsangues comme des mollusques sans squelette et colonne. Alors nous allons de coquille en coquille, comme des écorchés vifs, nous nous protégeons d’une épaisse armure, qui ne ait que nous couper du monde sensible, sous couvert de nous protéger. Pour ne pas nous effondrer comme des pantins de chiffon, informes, ou sombrer dans l’angoisse du vide abyssal que nous croyons voir en nous à la place de notre coeur, nous nous inventons des idoles, des faux dieux, nous fantasmons sur d’autres corps que nous ne touchons jamais, nous nous lions à des esprits brillants qui nous paraissent admirables, mais qui immanquablement toujours finissent pas nous décevoir, par faillir, humains trop humains… Et vite nous nous tournons vers de nouveaux dieux simili cuir, à admirer, qui ne sont jamais pour nous que des ersatz, des surface où s’accrocher, où projeter nos frustrations et nos besoins inassouvis, des miroirs que nous fabriquons pour tenter de nous voir sous un jour acceptable. Toutes nos parts critiques et sceptiques sont des coupeurs de têtes de roi. Elles nous empêchent d’être souverain en notre royaume, car elles sont esclaves des apparences, de la peur que rien ne rassure, contraintes à la compétition, ambition, comparaison sans cesse… Elles font de nous des mégalo un jour, paria le lendemain…

Comment dans ces conditions nous serait-il possible de nous manifester pleinement dans le meilleur de soi ? Le remède ? Nous vivre souverainement dans notre vulnérabilité, notre imperfection, en un mot notre humanité d’homme, car c’est là notre seul et véritable trésor. Le roi souverain en nous aimant sans conditions nous permet d’accéder à la véritable puissance, qui ne craint rien, ni de faillir ni de réussir. Puisqu’il s’agit seulement de vivre. Mais de vivre vraiment. Le roi nous invite à être souverain sans avoir besoin de dépasser ou d’écraser les autres pour se croire supérieur, au-dessus de la mêlée, sans défendre des territoires, des titres. En cela il nous relie à notre dimension divine, notre grandeur, une grandeur qui se donne sans compter, dans un geste gratuit et généreux, respectueuse des autres et du monde qui nous entoure, qui aime sans conditions. Basée sur la confiance absolue dans la sagesse de la vie.

PoseidonPendant le stage Carte du Tendre – Grandir ! Embrasser le ciel, nous verrons comment déjouer et transformer les ombres qui nous empêchent de devenir souverain en notre vie et de rayonner dans notre lumière. Pour retrouver confiance en notre puissance féconde et créatrice.

Renseignements et inscriptions : voir la page dédiée : Carte du Tendre – Grendir ! Embrasser le ciel.

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